dimanche, décembre 03, 2006

ECOUTE, PETIT HOMME !



























Vous connaissez?
Non? Bordel mais fréquentez donc un peu plus souvent les libraires mes chéris, faites le pour nous au moins, nous qui ne disposons que de trois minuscules librairies ici à Casablanca. Bref, "Ecoute, Petit Homme!" c'est 150 pages de délire mégalo politico anarcho orgasmique rédigées en 1948 par un psychiatre qu'on a fini par recycler ici au Casablanca Asylum et pour qui faut bien reconnaitre qu'on a développé un certain attachement.

Pour ses théories borderline et lysergisées comme pour sa croyance en l'orgone, une énergie cosmique primordiale, omniprésente dans l'univers à des concentrations variables et distinctes des forces électriques et magnétiques.
Pour ses fumantes flambées sur la sexualité, et l'orgasme en particulier, et pour ses recherches qui l'amèneront rapidement à la conclusion suivante :
Au moment de l'orgasme se libère une énergie d'un type très particulier, et il en vient à considérer que ce qu'il nommait "bioénergie" est en fait une énergie de vie qui anime le cosmos tout entier et que, présente dans l'atmosphère, elle agit chez le vivant comme énergie biologique spécifique. Il la nomme alors « orgone » (1940) mot construit sur la racine grecque organ, "bouillonner d'ardeur", d'ou dérivent les mots orgasmes et organisme.

Wilhelm Reich fut le premier, dans les années 1930, à introduire le concept d'« inconscient corporel » et tenter d'identifier les traces physiques des douleurs psychiques. Les contractions musculaires engendrées par nos émotions, disait-il, mènent à la formation d'une « armure caractérielle » qui a pour but de nous préserver de la souffrance, mais qui a aussi comme conséquence d'empêcher la circulation de l'énergie.
La cuirasse caractérielle est la globalité des attitudes caractérielles qu'un individu développe comme défense contre les excitations émotionnelles, en présentant une rigidité caractérielle, un manque de contact, une attitude "mortifère". La cuirasse caractérielle possède une identité fonctionnelle avec la cuirasse musculaire.
Aux « paralysés affectifs », il écrira à la fin de sa vie : « Tu ne sais que ramasser et prendre, tu ne sais ni céder, ni donner, car l'attitude fondamentale de ton corps est celle de la retenue, du refus et du dépit; tu es saisi de panique quand tu sens le mouvement original de l'Amour et du Don de soi ».

Avec "Ecoute, Petit Homme" Reich quitte l'espace psychiatrique et orgasmique mais reste tout de même dans le domaine des sciences molles puisqu'il y traite principalement de l'homme et de sa condition. Il nous ouvre les yeux devant la nostalgie de l'homme de la rue pour l'autorité ; la lâcheté et la petitesse au quotidien, la paresse et l'égoïsme : terreaux fertiles pour tous les fascismes et régimes totalitaires.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

ce genre d'intello, utopistes, bab' à fond, déconnectés de la réalité, me fait sourire..
que faut t-il faire? ne jamais apprendre à se protéger, encaisser les coups durs de la vie et rester d'un optimisme béat, impassible, en attendant une autre claque ?...la nature humaine a ce qu'on appelle l'instinct de survie..l'auto-conservation, et je suis tt à fait pour..
gosse et ado, j'évoluais dans un environnement très hostile, je me suis réfugiée dans ma bulle, non je ne communiquais pas, j'aimais pas, hermetique aux autres et à la souffrance,j'avais ma cuirasse,et grâce à ça je m'en suis sortie presque indemne, je me faisais taxer de caractérielle, de fermée voir de sauvage..g attendu d'être forte et autonome pour me permettre le luxe de "communiquer" et m'ouvrir..
Ton Reich, nageant dans ses sphères a oublié la compassion,envers les gens qui souffrent et qui ont souffert
faut se sentir assez "secure"..pour s'abondonner, et donner de soi même..dans ce cas, on juge pas, on condamne pas, on tente de sécuriser d'abord..
suis très fâchée de casablanca asylum://

Anonyme a dit…

Bonjour,

As-tu lu ce livre ?
Moi, oui. Cesse d'être réductrice, ce chef d'oeuvre traite de l'Homme et ses travers : comment en est-on arrivé au nazisme qu'est-ce qui régit nos sociétés?
Ses messages sont tous positif : amour, partage, combat contre l'ignorance... Tu n'as pas le droit de critiquer ça.

Personnellement, la seul chose que je peux reprocher à ce livre c'est sa pure réaliter. Au final, on regarde le monde actuel avec un certain mépris.

Peut-être la connaissance est-elle la contrepartie du bonheur .

Kamal a dit…

J'ai eu la malchance ou la chance, je n'en sais rien, de le lire très jeune (avant mes 15 ans en tout cas )& je ne cesse de le chercher depuis, histoire de voir ce qui m'avait si accroché à l'époque.
Si quelqu'un a encore un exemplaire, je luis en serais reconnaissant...
Kamal.