dimanche, décembre 31, 2006

DIVINES MODULATIONS



«Nuit, tes étoiles sont témoins de mes tourments, ô nuit ! Elles ont entendu mes plaintes et mes larmes, ô nuit ! Que de fois je t'ai confié mes insomnies. Que de fois je t'ai suppliée et que de souffrances j'ai endurées !»


Au risque de larguer une fois encore en pleine mer notre lectorat occidental on vous entretiendra ce soir d'un phénomène à côté duquel le culte voué au King Presley n'est que poussière : le phénomène Oum Kalsoum, vieille passion du Casablancasylum dont les couloirs froids s'embrasent parfois sous les modulations hypnotisantes de la diva du Caire.

1967, Oum Kalsoum chante à l'Olympia, à Paris. C'est unique. Le patron, Bruno Coquatrix, incrédule et peu informé, l'a programmée dans un creux, un lundi. C'est l'émeute. Ils sont venus de partout, de Boulogne-Billancourt, de Belgique, d'Allemagne, de Suède en charters, en bus, en voiures. C'est complet. Un richissime prince arabe braque la caissière, muni à la fois d'une arme et d'une grosse liasse de dollars. Alerté, Coquatrix offre au fan enflammé un tabouret dans une allée. Et Oum chante, pour l'unité arabe, pour l'Egypte fraîchement mise à mal par la guerre de six jours contre Israël. Dans la salle, il y a des juifs, raconte alors Coquatrix. Ennuyé par le militantisme de la dame aux lunettes noires, il s'enquiert de l'état psycho-politique d'un de ses amis, qui lui répond : « Ce n'est rien, c'est Oum, c'est tout. »



Née vers 1904 à Tmaïe al-Zahayira, un village situé dans le delta du Nil, Kalsoum, fille d'un imam de mosquée, a naturellement débuté par des chants religieux. Son patronyme circule vite dans la région et tout le monde parle d'un androgyne (son père tenait à ce qu'elle s'habille en garçon bédouin) à cordes vocales uniques. En visite à Tmaïe, Cheikh Abu al-'Alla, spécialiste de la déclamation du maqam, l'entend, tombe en extase et lui suggère, ainsi qu'à sa famille de s'installer au Caire, marchepied indispensable pour accéder à une notoriété à la hauteur de son talent.


Chanteuse de l'émotion pure, lunettes noires et foulard en main, « Sett », « la Dame », la « Mère des Arabes » déclenchait cris d'amour, déchirements profonds et exaltations épidermiques pendant ses concerts, qu'elle donna à partir de 1934 tous les premiers jeudis du mois au Caire, alors, à ce moment précis, toutes les rues du monde arabe, de Beyrouth à Tanger se vident, certaines réunions ministérielles sont même écourtées pour écouter le dernier récitale de la diva.
Partout, de Rabat à Bagdad, on collait l'oreille au transistor. Les plus mélomanes gravaient le concert sur des galettes de cire pendant la diffusion. Dans le centre-ville du Caire, le petit peuple de la rue et les groupes d'intellectuels se pressaient sans distinction de classe dans les cafés.

Portée par l'essor de la radio (elle inaugura La Voix du Caire en 1939), puis du transistor, sa voix s'insinuera jusqu'au plus profond des campagnes et des bidonvilles. Oum Kalsoum porte-drapeau d'un style identifié comme proche-oriental, avec ses ouds (les luths) et ses derboukas mariés aux contrebasses et aux violons, avec des arrangements à l'occidentale, mais en volutes et en vers répétés en boucle, mais jamais à l'identique, comme dans ce morceau où elle répète "demandez aux verres de veins s'ils n'ont jamais touché ses lèvres" jusqu'à l'ivresse.


Car Kalsoum c'est la musique du buveur vous dira l'homme de la rue, et nombreuses ont été les fois où ici au Maroc onn se l'es entendu dire :"Ah oui c'est la musique des fumeurs, une musique pour drogués alcooliques solitaires". La musique qu'on peut encore entendre dans les bars enfummées du vieux centre ville de Casablanca, musique de perdition, musique des grandes mélancolies, musique éther bleu velouté.


« Rends-moi ma liberté, dénoue mes mains/Je t'ai tout donné et n'ai rien gardé pour moi/Mes poings saignent encore à cause des liens que tu m'as fait porter/Pourquoi les garderais-je encore alors que tu m'as tout enlevé ?/Pourquoi resterais-je captive alors que le monde s'ouvre à moi ? » : ces vers d' Al Atlal donnent la mesure de la complexité et de la richesse de cette femme très politique (l'a jamais vu porté le voile?) : émancipée dans une société en mutation.

Elle sera l'amie du roi Fouad, puis de son successeur, en 1936, le roi Farouk. Elle sera la servante du panarabisme de Gamal Abdel Nasser après la révolution de 1952. Elle chantera la nationalisation du canal de Suez, la réforme agraire, le barrage d'Assouan, la gloire de la révolution irakienne de 1958 et celle d'Anouar El-Sadate et continuera de fasciner le foules arabes (on voyait à ses concerts, des hommes se jeter littéralement à ses pieds ou rentrer dans des transes insoupçonnées).

Son décès le 21 Janvier 1973 provoque de tels mouvements de foule que les autorités décident de reporter les obsèques de deux jours afin de permettre aux endeuillés du monde entier de rejoindre le Caire. Et, le jour de l'enterrement, des millions d'égyptiens en pleurs arrachent le cercueil du cortège officiel pour le porter pendant plus de trois heures à travers les rues du Caire, marquant des arrêts dans les lieux qu'elle avait particulièrement aimé.

Et nous on vous laisse avec ...


LE GRAND INCENDIE













Casablanca brûle de mille feux et nous au Casablancasylum on adore cette ambiance, mais comment vous la décrire. Imaginez une mégapole en flamme, à tous les coins de rue se dressent des bûchers aléatoires, des braseros de fortunes fumants comme une armée de dragons. Autour les enfants s'agitent dansent et rient au milieu des crépitements.



Ah... l'odeur du sang, les cris des bêtes affolées et cette atmosphère de crématoire à ciel ouvert finiront bien par achever notre processus de décivilisation totale ici à la rédaction de Casablancasylum.



Les enfants dansent donc, attisant les braises sur lesquelles les têtes de moutons se carbonisent. Odeurs de cornes calcinées, fumées épaisses, charbon brûlé, et partout des cris des esclaffades, ici deux malems (artisans) égorgeurs armées de longs couteux vermeils, la chemise maculée de sang, traversent le boulevard dans leurs grandes bottes en caoutchouc, là un hommes avance, une tête de mouton tranchée et perdant son sang dans chaque mains, il s'en va l'apporter aux gamins du coin qui la lui rendront noire de suie.



Sur un autre boulevard, les agneaux sont pendus aux arbres dans l'attente d'être dépecés, et des femmes s'activent autour de grandes bassines où baignent les abats. Une fois ceux-ci nettoyés on verra bientôt des enfants s'amuser en soufflant dans les poumons pour les voir gonfler comme dans des ballons de chair rose élastique.

Pour le dépeçage du mouton chacun sa technique. Une fois le ruminant égorgé, les arabes l'accrochent en l'air par les pattes et lui font glisser la peau en la martelant du manche du couteau. Les berbères laissent le corps à terre. Dans un premier temps ils vont le battre copieusement avec de gros bâtons, puis l’un d’entre eux s’en revient muni d’une longue sarbacane en métal qu’il plonge dans la laine et sous la peau. A mesure que le berbère souffle dans son tube, l’animal semble revenir à la vie, il gonfle comme une grenouille, va presque jusqu’à doubler de volume et on s’attendrait presque à le voir se redresser sur ses quatre pattes.

samedi, décembre 30, 2006

CITE IDEALE




















"Pour le dire de manière simple, oui, je suis Jésus-Christ. Ce qui a été promis doit arriver. Et on a promis en Israël il y a 2.000 mille ans que je retournerais pour conclure ce qui a été commencé "
Serguei Torop.

Alors qu'on rêvassait en regardant une abeille se noyer dans notre verre de thé, l'illumination se fit. Casablancasylum se devait d'offrir à son lectorat quelques information sur un nouveau refuge pour ceux désireux de fuir la civilization est surtout de se la couler tranquille en oubliant définitvements horaires de travail, responsabilité sociales, et toute formes de statut pouvant découler de ces derniers.
Alors évidemment on connaissait déjà Auroville... Mais si! Vous savez... la ville utopique près de Pondichery en Inde : La Cité Universelle?

Toujours un bon plan pour qui voudrait abandonner son bureau parisien pour une hutte en terre cuite. Et oubliez ces fastidieux dossiers pour s'initier aux secrets de la fabrication du fromage de brebis. Mais le climat est un peu trop humide et on lui préfèrerait la rigueur du blizzard de Sibérie. Ca tombe bien on comptait vous y emmener.
Car c'est bien en Sibérie qu'on a dénicher la communauté du jour, celle de Sergei Torop, ancien flic de carrefour, reconverti en... Jesus Christ. Rien que ça? ... oui oui, rien que ça.
C'est en 1990 alors agé de 29 ans que Sergei reçoit sa révélation : il est Djizus Bloody Chraïst!


Facile donc pour ceux d'entre-vous qui projeteraient se mettre au vert de prétendre avoir reçu une révélation de se déclarer réincarnation de Paul, Luc ou Maria Magdalena et d'intégrer fissa la communauté de Sun City, qui compte déjà plus de 4000 fidèles résidents.
Evidemment c'est pas tout les jours bizance vu que l'illuminé verse souvent dans l'apocalyptique, et qu'au début on s'embrouille toujours un peu avec les dates (selon le calendrier de la communuté nous sommes aujourd'hui en 45 après Sergei, et le Noêl est fêté le jour du 14 Janvier date d'anniv de Serguei) mais les amateurs de pêche à l'esturgeon seront ravis d'apprendre qu'on compte de nombreux lacs à proximité de Sun City.

Bjorn Borg? Non, essaie encore...

Nous ce qu'on vous conseille surtout c'est de ne pas faire l'impasse sur une visite de son site web. Pas même besoin de tutoyer le cyrilique pour y prendre un réel plaisir, en particulier grâce aux incomparables galeries photographiques des prêches buccoliques ou enneigées de ce Raspoutine d'arrière boutique : Messie Sibérie

TRIOMPHE D'UNE FOLLE TARTUFERIE

Dès le départ, le Haut Tribunal irakien a été miné par les actions du gouvernement irakien menaçant son indépendance et l’impartialité qu’il laissait percevoir. Des parlementaires, voire des ministres, ont régulièrement dénoncé la faiblesse du tribunal. Reproche qui a abouti à la démission du premier juge présidant le procès.



Et Human Right Watch de pointer les irrégularités procédurales les plus flagrantes dans le déroulement du procès, lesquelles n’avaient jusqu’à présent jamais été documentées, notamment:

• La non présentation à la défense, au préalable, de preuves importantes, notamment de preuves disculpantes. Et ce de façon répétée;
• Les violations du droit élémentaire des accusés à une confrontation avec les témoins à charge dans le cadre d’un procès équitable;
• Des écarts de comportement du judiciaire qui ont mis à mal l’apparente impartialité du président du tribunal; et
• Des lacunes importantes au niveau des preuves qui sapent le caractère persuasif des arguments de l’accusation et posent la question de savoir si tous les éléments concernant les crimes imputés ont été établis.

R.I.P

vendredi, décembre 29, 2006

CHRONIQUE DE L'AID EL KEBIR - V.1.0



Six millions. Six millions de montons seront sacrifiés dimanche matin à travers tout le Maroc. (nos lecteurs corrigerons peut-être le chiffre mais nous ne le croyons pas trop éloigné de la réalité).
Aujourdhui vendredi jour de prière collective, la rue commence déjà à se transformer, preuve en est l'apparition de ces stands improvisés d'aiguisage de lames.

jeudi, décembre 28, 2006

TRAIN FANTOME



















Au départ on aurait voulu consacrer un post à feu Dimitri Chostakovitch mais l'information à délivrer ne vous aurait pas nourri suffisamment... c'est qu'on commence à vous connaitre lecteurs!
Jugez en vous même. Chostakvitch qui avait reçu dans le côté gauche du crâne un éclat de mitraille ou d'obus se refusa toujours à se le faire extraire car disait-il "quand je penche la tête sur la gauche j'entends les mélodies qui viendront composer mes symphonies".
Et exit Chostakovitch.


Encore un léger appétit. Allez on se fait tous hommes-canons, on se loge au fond du long cylindre d'acier... tiens ça sent la poudre et B O U M on vole vers le Tennessee.
Imaginez une propriété arbricole de de quelques hectares, vous vous y promener, nous nous y promenons et croisons des cadavres en putréfaction étendus sur le sol ou dans des boites, d'autres pendus à des arbres, ou abandonnés dans un coffre de voiture, au fond d'un fossé. Non vous n'êtes pas dans un film de zombies vous êtes à Body Farm.


Body Farm (à ne pas confondre avec The Body Shop) est un lieu entièrement dédié à l'anthropologie légale et plus particulièrement à l'étude des mécanismes de la putrefaction des corps.

Ainsi à la question "quelle est la finalité de la ferme?" le docteur Brass, chef opérateur, machiniste et décorateur de ce petit théâtre répond :
"Its main focus has always been to observe and understand the processes and timetable of postmortem decay, primarily to improve our ability to determine what's called "time since death" in murder cases."



Et "pourquoi l'heure de la mort est-elle si importante?"
"When I'm called to a murder scene, the first question the police ask me is nearly always, "How long has this person been dead?" It's crucial to know when the crime was committed, because that can really help narrow the search for a suspect--or can help rule out potential suspects who had alibis at the time the victim was killed. Now, if the body's fresh--no more than a day or two old--a medical examiner can generally pin down the time since death to within a matter of hours. But if the body's badly decayed--for instance, if it was dumped in the woods and lay there for weeks or months before being found by hunters--determining time since death requires detailed knowledge of the stages of decomposition, the role of temperature and humidity, the extent of insect activity in the corpse, and so on. Those are the kinds of variables we've spent decades researching at the Body Farm"

mercredi, décembre 27, 2006

NAISSANCE D'UNE ANTI-TRAGEDIE


















Quoi de plus fondant qu'une bonne histoire de religion... pas d'accord? Ici, perso, on adore.
Vous connaissiez donc par ordre d'apparition : le judaïsme, la christianisme et l'islam, nous aujourd'hui, celle qu'on vous voudrait vous présenter à déjà un nom qu'on pourrait croire droit sorti de la cervelle d'un publicitaire cocaïné : le Culte du Cargo. Ouais, rien que ça.
La religion du Cargo, n'a qu'une petite soixantaine d'année (les dates sont pas bien claires) d'où son absence de rayonnement dans le monde. Enfin... jusqu'à ce que naisse Casablancasylum, fer de lance discret de la nouvelle offensive spirituelle du Culte du Cargo.

L'humidité est oppressante dans la région où sévit le Culte, la chaleur aussi. Au sol une plage de sable noire, celle de la baie du Sulphur, plage hantée dormant sous la menace du volcan qui la surplombe. Végétation luxuriante, bananiers, palmiers et papous nus pieds. Ici les missionnaires n'auront pas su empapaouter l'autochtones avec leurs sornettes judéo-chrétiennes, et le prophète ne s'appelle pas Jesus mais John Frum.


John Frum, pour les habitants de la baie du Sulphur, John Frum est le fils de Dieu. Oh j'en vois déjà qui sourcillent, se tortillent, se fanatisent. Doucement... on a pas encore fini notre voyage.
John Frum est une sorte de malésien noir, mais aussi parfois blanc, pour certains un GI noir-américain. John Frum est aussi le dieu du volcan, avec son armée de morts qui vivent sous le cratère, et qui apparaissent en rêves aux hommes du villages quand on les retrouve allongés intoxiqués au kava.


Sa première apparition sur l'ïle remonte au temps de l'ordre colonial anglais, à l'époque les anglais crurent qu'il s'agissait de l'un des hommes de la tribu lacustre. Ils en arrêterent certains pour les clouer au pilori, au milieu du village. Mais cela ne fit qu'apporter à la croyance ses premiers martyrs et John Frum continua de réapparaître.

Croyance exotique que ce culte du cargo qui intrigua nombreux anthropologues. Car le Culte n'est pas propre au village de Sulphur, tout autour de la Mélanésie, de la Nouvelle Guinée aux îles Salomon des dizaines de communautés sans aucunes connexions, ne partageant pas la même langue, génèrent spontanément le même corpus de croyances bizzaroïdes.
Et comme chaque culte est toujours étroitement lié à l'environnement qui l'a vu naître, on aura vite compris que le prophète des ces différentes communautés n'était autre que le missionnaire de jadis, l'homme blanc qui débarquait trainant avec lui ses malles et ses colis de vivres.


Et il apparut vite que ces cultes étaient fondés sur une croyance selon laquelle les marchandises occidentales – dites cargo – n'étaient pas des produits de l'industrie humaine mais devaient avoir une origine divine. Ces cultes reposaient sur un mythe expliquant comment les produits européens étaient inventés par une divinité – créée pour l'occasion – et comment les Mélanésiens pouvaient obtenir ces biens par l'intermédiaire de leurs ancêtres, en devenant les fidèles d'un chef du cargo. Celui-ci avait reçu de cette nouvelle divinité les rites censés permettre l'obtention des biens considérés. Ce système était si souple que, lorsqu'une interprétation du mythe se trouvait ne pas faire venir les biens attendus, elle pouvait être immédiatement remplacée par une autre ; les adeptes de ces cultes considéraient en effet que l'inefficacité de leurs actions ne provenait pas de leur inadéquation avec la réalité mais du fait qu'ils n'avaient pas su respecter l'ensemble des rites religieux indispensables à l'arrivée du cargo.

Un exemple célèbre en est d'ailleurs donné en la personne de Peter Lawrence. En 1949 cet anthropologue australien embarque pour la Nouvelle Guinée bien décidé à revenir avec un joli rapport sur les relations sociales dans les tribus de l'île. Mais rapidement il s'aperçoit que sa présence fait naître une nébuleuse de superstitions, des rumeurs avancent qu'un cargo arrivera bientôt débordant de viande, de riz, de tabac, et de machines pour faire de l'électricité. Quand il demande alors qui envoit ce cargo il s'entend repondre "Dieu, au ciel".


Aujourd'hui le culte du cargo gronde encore sur le sable obsidien des côtes guinéennes. Sur l'île Tanna, on le célèbre en parades pataphysiquement militaires. Là des jeunes hommes défilent au rythme de sourdes percussions. Sur leur torse des initiales peintes en rose. U S A. Ils avancent, fiers, dressant un bambou sculpté et peint en rouge sur leurs épaules. Ils avancent en rang, pas très convaincant mais avancent. Soudain ils se fixent, silence. Un homme hisse un drapeau, celui des US Marines, puis un autre, cette fois il est aux couleurs de la Georgie redneck.


Puis le bruit rejailli, les sifflets les tambours les grosses caisses les cris cadencés de la foule, et l'armée regagne la forêt.

Ailleurs on a vu des tribus plus évoluées préparer d'improbables pistes d'atterissage, édifier d'affolantes tours de contrôle en vue d'un prochaine attérrissage, et on passe donc du culte du cargo au culte des aéroplanes, c'est les désastres aériens qu'évoque Gainsbourg dans sa version musicale du Cargo Cult, extrait :

Je sais moi des sorciers qui invoquent les jets
Dans la jungle de Nouvelle-Guinée
Ils scrutent le zénith convoitant les guinées
Que leur rapporterait le pillage du fret

Sur la mer de corail au passage de cet
Appareil ces créatures non dénuées
De raison ces papous attendent des nuées
L'avarie du Viscount et celle du Comet

Et comme leur totem n'a jamais pu abattre
A leurs pieds ni Bœing ni même D.C. quatre
Ils rêvent de hijacks et d'accidents d'oiseaux

Ces naufrageurs naïfs armés de sarbacanes
Qui sacrifient ainsi au culte du cargo
En soufflant vers l'azur et les aéroplanes.


Etrange mais bien réel voyage, et non non non ceci n'est pas encore un de nos délires hallucinatoires chroniques..... mais que voulions nous dire en débutant cette histoire... notre propos nous échappe, c'est bien pour celà qu'on nous a enfermé dans ce casablancasile de fous neuropsychodramatiques. Et on nous appelle déjà... bye now.

FUNEBRES RAPACES

















Aujourd'hui lecteur, on grimpe. C'est qu'à force de vivre au niveau de la mer, niveau zéro, on suffoque sous l'épaisseur des atmosphères Essayons donc de gagner en apesanteur et dirigeons nous vaillament vers les terres de Litang, une province tibétaine où le sol, glacé par les vents, n'offre pas aux habitants la possibilité de le creuser pour y enterrer leur morts.
Dans cette zone du Tibet, les morts sont donc livrés aux vautours depuis plus de 5000 ans, rite immémorial introduit par les nomades du temps du regretté Zarathoustra.
Ainsi, le cadavre sera donc dévétit, rasé, et dépecé. Une fois le festin fini, reste evidemment l'ossature. Qu'à celà ne tienne, le rite est exhaustif. Le prêtre va alors broyer les os et écraser le crâne à l'aide d'un marteau et mélanger le tout avec de la farine afin que les oiseaux terminent leur travail.


Une fois l'integralité du corps ingéré et porté dans l'azur, peut-on considéré l'âme du défunt comme définitivement sauvé. A l'inverse, si les rapaces laissent derrières eux quelques lambeaux de peaux on considérera l'incident comme un assez mauvais présage.

mardi, décembre 26, 2006

MORSURES DE L'AME





















Ce bled laisse crever ses artistes comme il laisse crever ses enfants et Mohamed Rouicha en sait quelquechose, lui qui vient de ce pays dans le pays, ce pays oublié, pays de montagnes : le pays berbère, des sommets du Rif aux contreforts de l'Anti-Atlas.
Evidemment au Casablancasylum on tient à notre peau, et même s'il est vrai qu'il serait tentant de balancer un peu sur, par exemple, la diaspora des habitants de la ville de Fès, les fassis, unanimement haïs à travers tout le pays car se réservant toutes (ou presque) les richesses du pays et contrôlant plus ou moins tous les postes clés et à fort pouvoir ajouté. Mais là n'est pas notre propos.
Mohamed Rouicha a le visage abimé et rongé comme le calcaire de ses montagnes par les pluies de janvier. Evidemment toi mon lecteur oxydé d'occident, tu n'en a jamais entendu parlé. Ne va pas en nourrir quelque complexe pour autant, frère de l'autre rive, car même ici on lui préférera les chanteurs pâteux comme du tabac à narguillé venus d'Egypte ou du Moyen Orient. Oui, chez Casablancasylum on a pas peur de l'affirmer : la musique arabe moderne c'est de la merde. Ouh je vois déjà la foule de mes lecteurs marocains y aller de leurs protestations effarouchées. Mais je vous attends mes chéris, et me dites pas qu'on a vu beaucoup de productions originales sortir du monde arabe ces derniers temps...

Wafah Dufour (nièce de Ben Laden) parfait exemple de la bimbo orientale

Pensez Fairuz, pensez à la "quatrième pyramide" Oum Kalsoum ou encore AbdelWahab, mais par pitié épargnez-nous ces niaiseries moyen-orientales saturées en "habibi habibi" et autres tubes sirupeux pleurnichés par dieu sait quelle libanaise siliconnée, botoxisée, tout juste bonne à remuer son cul dans les velours chatoyants d'un clip kitch et suranné.
Ce bled laisse donc crever ses rares artistes de qualité et préfère laisser aux occidentaux le soin de leur piller leur meilleurs thèmes. Car c'est bien de pillage qu'il s'agit quand un compositeur comme Michael Danna (qui signe la BO de l'excellent 8mm) reprend à son compte les morceaux de Mohamed Rouichi sans même le mentionner.
Hommage donc à Rouichi, à sa musique peuplée de fantômes et de chimères, hommage à ce soliste hors pair échafaudant les mélodies tortueuses de son ouatar (grand luth à quatre cordes) sur les modulations sur-aigües des femmes choristes et les vertiges syncopés des bendirs

bourdonnants.

ENCEPHALOGRAMME PLAT

lundi, décembre 25, 2006

BROTHER BROWN HAS LEFT THE BUILDING

Music speaks louder than words...

THEATRE DES OPERATIONS

Commencez à nous connaitre, quand on à la flème, ou le moral en berne, faut vous contenter de nos vidéos...

jeudi, décembre 21, 2006

SPEED DATING

VISCERALEMENT VOTRE

























Et voilà! Comment perdre un tier de son lectorat en balançant une image un peu trashy. Pas grave, car sache, lecteur, que nous étudions une possible migration vers un pays rose et peuplé de doux éclairés : Cultural Gang Bang

. Toutefois, l'indécision étant une composante majeure de notre individualité, nous continuons à pédaler dur sur le Casablancasylum.

Et de vous introduire aujourd'hui à l'oeuvre de Max Aguilera Hellweg

, photographe de son état et grand amateur de tissus et organes humains.



Pour preuve, son dernier recueil de photographies, sobrement intitulé "Le Coeur Sacré - Un Atlas Chirurgical du Corps Humain" qui offrira aux plus vaillants d'entre-vous un nouveau regard sur le corps dans son état élémentaire et, on espère, produira le trébuchement existentiel escompté et vous rappelera à votre propre vulnérabilité de sur-singes de l'ére post-atomique.

mardi, décembre 19, 2006

LE COUP DU LAPIN

On les croyait asphixiés, essorés, refroidis... que neni, le corps du monstre est encore tiède, le CBG sort de son mutisme, pour preuve cette nouvelle vidéo, dernier spasme de la Bête :

lundi, décembre 18, 2006

SEPTIEME CIEL
















Tout le monde sur le tarmac! Le quadrimoteur à hélice que nous avons négocié ce week-end dans un cimetière de vieux zincs d'Afrique Centrale n'attend plus que vous, passagers lecteurs. Nous vous invitons donc à rejoindre sans plus attendre notre personnel navigant à l'intérieur de l'aéronef et de poser sur vos museaux les masques à oxygènes prévu à cet effet.
Station-radar à avion-citerne, ready to take-off?
Laissez vous portez, dans quelques heures nous survolerons la banquise d'Hokkaïdo et finiront nos loopings en piquant droit sur les néons de la nuit tokyoïte, car c'est de ça que nous voulons vous entretenir aujourd'hui, et plus particulièrement... des Love Hotels.

Les Japonais aiment savoir où ils mettent les pieds, et ils ont inventé les business hotel, où l'on est censé se contenter de dormir (chambres barbares à l'américaine, avec des lits séparés), les capsule hotel, où l'on vient dessoûler, les ryokan pour se ressourcer et prendre une bonne dose de Japon, et les love hotel pour faire l'amour.


Dans une étude récente de la Muira Love Hotel Total Research Office, on en dénombrerait plus de 37000 Love hotels au Japon et environ 500 millions de couples les fréquentant annuellement, soit 1,3 million de couples par jour.
Les origines des Love Hotels remontent aux années 40, à l'époque ces établissements portaient encore le nom de "tsurekomi" (littéralement : apporte ta propre femme) et étaient déstinés aux soldats américains.
Nos lecteurs architectes ou décorateurs d'intérieur, seront heureux d'apprendre que dans ces domaines les Love Hotels ne manquent pas d'audace et d'exbubérance kitsch, ainsi on trouvera des répliques de châteaux, de bateaux ivres, d'OVNI, accueillants des chambres SM aux plafonds décorés de coraux phosphorescents et aux murs de plastique contre-éclairés ou couverts de miroirs.


Alors c'est sur ça change des Hôtels Ruches... Mais si! Vous savez... les hôtels à capsules. Naaan ici vous avez droit à du king size bed équipé de systèmes vibreurs, alors oubliez les tatamis pourris et les décors 2001 Odyssey de l'Espace et rejoignez l'univers lubrique de ces charmantes maisons d'amour.


Univers idéal pour les grands timides comme toi lecteur, puisqu'ici tout est informatisé, pas de concierge à la peau grasse, à la place une machine qui te souhaitera la bienvenue d'un "hey ça fait longtemps qu'on t'a pas vu! Quoi de neuf?" et qui à ton départ n'oubliera pas de te rappeler de "revenir plus souvent".

Enfin tout ça pour t'inciter à visiter le site du photographe Misty Keasler

qui nous délivre une série de clichés sur le sujet.

A PRESENT, UN MESSAGE DE NOS MECENES

dimanche, décembre 17, 2006

VOODOO DIVA

Au Casablancasylum on se demande encore pourquoi les moules à gaufres de la FNAC obstinent à classer Cassandra Wilson dans les bacs Jazz, nous on lui ouvrirait un rayon spécialement pour elle, le Vaudou Blues, ou Cajun Spiritual, et même si ici, on passe pas nos journées à se taper sur les cuisses en écoutant John Lee Hooker ou dieu sait quel bluesman, faut bien reconnaitre que son timbre, ses incantations sombres et paresseuses ont vite fait de nous réconcilier avec les antiques complaintes du bayou et le blues droit sorti des marécages à moustiques.


Cassandra Wilson - Sweet Honey Bee



Cassandra Wilson - Easy Rider

samedi, décembre 16, 2006

FILS DE PUB

Et dire que ce matin encore j'affirmais opérer seul sur ce blog, et voilà qu'à 5PM (heure locale) nos correspondants new-yorkais, Sir Charles and his Lady M. nous envoient une contribution. Pas mal pour un first shot.

BIENVENUE DANS LE GRAND DONJON MAROCAIN























L'ADFM (Association Démocratique des Femmes du Maroc) dans une récente étude nous présente quelques stats qui laisseront rêveur les amateur de bondage et autres pratique à dominante SM :

40,8% des femmes rurales estiment qu'il est justifié que leur mari les battent quand elle brûle le repas.
72% de ces mêmes femmes rurales estiment logique de se prendre une bonne raclée si elles sont sorties sans l'accord de leur mâle.
Et accrochez vous bien : 61,9% prêtent leur flanc à la "falaqa" (fessée) quand elles refusent de faire l'amour.

Mais rassurez vous, en milieu urbain elles ne sont "que" 37% à trouver normal d'être sanctionnées si elles osent remettre en question les paroles de leur surmâle.

DESCENDANT DE BORGES


























On avoue notre ignorance crasse au Casablancasylum, et on reconnait que ce matin encore, du Comte de Saint Germain, on ne connaissait rien.
Evidemment wikipédia a son mot à dire : Aventurier du 17ème siècle, il fit sensation à Versaille. Il était habillé de vêtements couverts de bijoux, n'absorbait que des pilules, du pain et du gruau, parlait et écrivait le grec, le latin, le sanscrit, l'arabe, le chinois, le français, l'allemand, l'anglais, l'italien, le portugais et l'espagnol. Il peignait délicatement et, virtuose au clavecin et au violon, il composait aussi de la musique. Il aurait été très versé en chimie et alchimie. Il aurait en effet accompli le Grand Œuvre alchimique qui apporte l'immortalité. On lui attribue d'ailleurs l'ouvrage d'alchimie La sainte Trinosophie, mais cela n'est pas prouvé et souvent contesté.
Ce qui nous amène au lien du jour : Bibliothèque de Babel

espace intemporel entrebaillé sur l'infini, où les amateurs de livres anciens et autres fétichistes de vieilles planches de médecine trouveront matière à se régaler.

On y apprends, toujours à propos du Comte de Saint Germain, que des années après sa mort, fourmillaient encore mythes et spéculations à son sujet. Ainsi lui attribuait-on quelques facultés occultes (charlmeur de serpents, ventriloque) des liaisons dangereuses avec Madame de Pompadour, une immortalité découlant de sa maîtrise de l'alchimie. Certains ont cru voir en lui l'incarnation du juif errant, un adepte des Roses Croix, le fils batard de la Reine Marie-Anne d'Espagne ou encore un des précepteurs d'en autre prétendu immortel et bidouilleur d'elixir : le Comte Cagliostro.

En vous souhaitant une bonne promenade dans cette désarçonnante bibliothèque.

vendredi, décembre 15, 2006

N.S CONFIDENTIAL





















Sarko ne fait rien pour lutter contre la délinquance. Ou plutôt que du vent, de la poudre aux yeux, avec des chiffres pour faire bien résonants. On s'en doutait, mais selon le témoignage de cet ancien flic sur le site Regardeavue

, c'est pire que tout.

Ancien syndicaliste devenu persona non grata au sein de la maison Poulaga, le type s'est recyclé en tant qu'enseignant, et raconte une machine qui marche la tête à l'envers.

C'est quoi faire du chiffre pour les flics ? C'est d'abord avoir le meilleur rapport affaires constatées/affaires élucidées. Dans cette optique, "une infraction financière de haut vol", ce n'est pas rentable. Il faut beaucoup de monde sur l'affaire, pour finalement un ou deux gardés à vue. "C'est bien pour la vitrine, mais ça ne fait pas de chiffre."

Sous la pression de la hiérarchie, les policiers se concentrent donc sur les délits rentables: stupéfiants, sans-papiers, outrage/rébellion: "Le plus rentable, le plus intéressant, c'est ce genre d'infractions. C'est-à-dire : on constate un fait, on interpelle un individu, et on le met en garde à vue : fait constaté, fait élucidé, interpellation, un ratio parfait."

En ce qui concerne l'ILE, infraction à la législation sur les étrangers, particulièrement prisée ces temps-ci, "il est recommandé d'en faire beaucoup, même si on sait qu'ils sont pas expulsables et qu'ils ne seront pas expulsés. On constate le fait, on interpelle en même temps, et puis il y a une garde à vue à la clé. Un autre avantage, c'est qu'on peut interpeller la même personne plusieurs fois dans le mois, ça c'est très intéressant, c'est juteux pour les chiffres."

Si en fin de nuit vous croisez des flics sur les dents, à la recherche d'un bout de shit, si petit soit-il, ne vous étonnez pas, ils doivent faire leur chiffre avant la fin de leur tournée.

Et ça ne risque pas de changer selon notre ancien policier: "Il est plus dangereux à l'heure actuelle de désobéir à son chef qu'à la loi. Il vaut mieux faire une garde à vue illégale, que ne pas la faire alors que le chef a demandé des chiffres."

jeudi, décembre 14, 2006

FOUR FOR SHEPP

Toujours rien à faire, nos entreprises de débroussaillages de clip vidéo tourne invariablement au vinaigre. Qualité une fois encore désastreuse mais on pense à l'un des membres de notre tribu décomposée qui, on l'espère, reconnaitra le maître souffleur.


Archie
Vidéo envoyée par raspoutine6666

PROPOSITION POUR UNE DEFINITION DE L'ELEGANCE

LA SEMANTIQUE AU SERVICE DE LA LIBERTE





















Vendredi dernier, trente-quatre détenus se sont évadés d'une prison de République démocratique du Congo (RDC), faisant valoir à leurs geôliers une libre interprétation du discours d'investiture de Joseph Kabila qui avait promis que les prisons seraient "ouvertes" aux fauteurs de troubles.

"J'entends avertir que les prisons de l'Etat seront ouvertes à tous ceux qui se mettront en travers de la loi", avait déclaré le chef de l'Etat le 6 décembre dans un discours d'investiture emprunt de fermeté, après son élection au second tour de la présidentielle du 29 octobre.

Le jour même, 34 détenus de la prison de Kikwit (ouest) ont exigé, après avoir écouté le discours du président à la radio nationale, de pouvoir bénéficier immédiatement de cette exceptionnelle mesure de "grâce présidentielle", a rapporté la radio Okapi, parrainée par l'ONU.

Les prisonniers ont eux-mêmes ouverts les portes de la prison, avec la complicité passive des policiers affectés à leur garde, visiblement perplexes après le discours présidentiel.

Vendredi, six policiers ont été condamnés pour avoir facilité l'évasion des prisonniers ou pour complicité par le tribunal militaire de Kikwit, écopant de peines allant de 11 et 10 ans pour deux policiers et de un an d'emprisonnement pour les quatre autres.

Un caporal condamné à 10 ans a vu sa peine alourdie d'un an pour "dissipation de munitions": il avait tardivement réalisé l'imposture et gâché des munitions de l'Etat en tirant en l'air pour tenter de dissuader les prisonniers de s'évader.

Les heureux "graciés" se sont quant à eux fondus dans la population de 500.000 habitants de Kikwit et n'avaient pas été retrouvés samedi.

mercredi, décembre 13, 2006

PRINCIPE D'AUSTERITE





















Dans l'état de barbarie auquel l'integrisme a réduit l'Islam, le sexe occupe une place exorbitante. machine à détecter la libido partout, masquant chevilles, cheveux et regards pour mieux légitimer le viol des réfractaires, scandant aux futurs martyrs les orgasmes indéfiniment renouvelables du paradis d'Allah, l'islamisme témoigne chaque jour d'une hantise singulière. S'il clame sa haine du sexe c'est pour mieux en dévoiler l'obsession. "les femmes du paradis t'attendent, elles t'appellent, vêtues de leurs plus beaux atours : viens ici ami de Dieu!" tels sont les mots vertigineux dont s'enivrent le kamikaze de base. Ce "hep, chéri!" des geishas célestes serait donc l'ultime moteur du Djihad?
Pornographie funèbre sidérante si l'on veut bien se souvenir de l'Eros chatoyant dont les soupirs inspirent toute la civilisation islamique. Comment en est-on venu de l'élégie orgiaque qui fonde les mille et une nuits au racolage mortuaire des fanatiques d'aujourd'hui? Et comment l'enchantement des corps a-t-il pu déboucher sur les sourates de leur dissolution?
C'est l'histoire d'une furieuse bataille entre le sexe et le sacré, l'alcôve et la mosquée. Entre la sensualité qui flambe et la juridiction affolée qui veut éteindre l'incendie. Car si les arabes ont quatre ving dix neuf noms pour désigner Allah, ils en ont cent pour nommer l'amour. Infime mais indubitable supériorité numérique. Cela va de l'amour-frénésie "qui se creuse comme un précipice", à la jouissance sidération, toujours une étincelle de peau défiera le mufti, du IX au XXIe sicèle, de l'Arabie à la Perse, de l'inepte fatwa talibanne au raï ondulant des filles de l'Oranie d'aujourd'hui.


Revenons aux Milles et une Nuits. Extrait :
"La porte du palais s'ouvrit et en sortirent vingt esclaves femmes et vingt esclaves hommes ; et la femme du roi était au milieu d'eux qui se promenait dans toute son éclatante beauté. Arrivés à un bassin, ils se dévêtirent tous et se mêlèrent entre eux. Et soudain la femme du roi s'écria : "O Massaoud, Ya Massaoud!" Et aussitôt accourut vers elle un solide nègre qui l'accola. Alors le nègre la renversa sur le dos et la chargea. A ce signal, tous les autes esclaves firent de même avec les femmes. Et tous continuèrent longtemps ainsi et ne mirent fin à leurs baiser, accolades, copulations et autres choses semblables jusqu'avec l'approche du jour..."


Il y a quelques années Les Milles et une Nuits, texte érotico-prophétique a été interdit en Egypte afin pour le gouvernement de s'assurer les bonnes grâces des islamistes. Cette censure n'est pas un hasard. Le texte, maudit par les mosquée contient tous les ingrédients de la révolte du principe de la vie contre le principe de mort en terre d'Islam.

mardi, décembre 12, 2006

AHMADINEJAD NE LIRA PAS LES BIENVEILLANTES



Aujourd'hui, deuxième journée de la conférence "Etude sur l'holocauste : perspective mondiale" organisée par le Centre des études politiques et internationales du ministère des Affaires étrangères Iranien. La petite sauterie étant chapeautée par l'attardé révisionniste de Téhéran, Mahmoud Ahmadinejad, on peut être assuré que les résultats de cette conférence ne fassent aucun doute. Eh oui bande de crétins assermentés, les arbeitkamps n'étaient en réalité que d'énormes patisseries géantes où les fours servaient à la cuisson de milliers de Christstollen et autre Bretzel à la moutarde destinés à la population allemande et rationnée.



Mais le minus habens iranien n'a pas que des points de vues sur la Shoah, il en a aussi sur l'art...

L'OEIL DE MOSCOU




D'abord, revenir sur le concept de "moul".
Au Maroc, y'a un tas de "moul", pour la simple raison que "moul" signifie "le propiétaire, celui à qui appartient..."
Sur cette base les constructions les plus improbables sont désormais possibles. Ainsi on trouvera en vrac : le moulpissrie (le propriétaire de l'épicerie, l'épicier quoi) le moulfrançais (le prof de français), le moul4x4 ou le moul-BM, le moulchkara (littéralement "celui à qui appartient la valise", qu'on imagine évidemment rempli de liasses de dirhams marocains) entendez le gros bourge, le mouljavel (dont la fonction est d'arpenter les rues de Casablanca, poussant devant lui une planche montée sur deux roues de bois sur laquelle reposent des dizaines de vieux bidons d'huile désormais remplis d'eau de javel) qui me réveille chaque matin de son cri vif et strident "jviiiil", et, celui qui aujourd'hui se trouve sous les projecteurs de notre théatre virtuel : le, the, mouldétail.

Le moul-détail contrairement au mouljavel, ne fait pas dans le commerce itinérant, non le mouldétail est sédentarisé, tant et si bien qu'on finit par le confondre avec le paysage. Comme son nom ne l'indique pas, le mouldétail fait lui dans le commerce de la clope au détail. Assis au coin d'une rue, il repose, immobile, ignorant tout des klaxons et autres pollutions sonores qui l'entourent. Assis le mouldétail observe. Il scrute à 180°, détecte, accroche, mémorise, les faits, les hommes, les rencontres, les rixes et autre entajinages. Il ne bouge pas, il emmagasine, stocke, archive. Car bientôt viendra le mokadem (voir post précédent), le responsable du quartier auprès du Caïd, et le mokadem adore les histoires. Ainsi dans ce système imparable de contrôle social, l'information arrive directement de la rue, pour remonter via le mokadem à la préfecture de quartier, qui la fera remonter à la préfecture d'arrondissement, et ainsi de suite jusqu'aux fichier centraux.

Ce qui nous rappelle à une brève tirée d'un Tel Quel du mois dernier :

Ignacio Cembrero, journaliste à El Pais, était à Casablanca cette semaine. Pendant deux jours, il a été suivi, comme son ombre, par deux policiers en civil bien peu discrets. Agacé, Cembrero a fini par appeler le consul d’Espagne, de son téléphone portable, lui demandant assistance pour porter plainte. Dix minutes plus tard (miracle !) les deux hommes avaient disparu. Ce qui permet trois déductions : un – le portable du journaliste était sur écoute ; deux – l’équipe d’écoute comprenait un traducteur hispanisant ; trois – ce rapport d’écoute-là a été instantanément transmis à un décideur (généralement, on en transmet une synthèse en fin de journée).

C'est pourquoi ici au Casablanca Asylum on en démordra pas : Orwell ne venait pas de la perfide Albion, non Orwell était berbère.

lundi, décembre 11, 2006

SANTA IS BACK




















Humanoïd de bénitier, sursinge de sacristie, Noël approche et tu te demandes sûrement quoi mettre sous le sapin cet hiver.
Arrête de t'ulcérer les entrailles mon fils, mon petit mon frère... Casablanca Asylum est là pour t'épauler dans ces moments difficiles et tu devrais le savoir.

Ainsi, tes jeunes rejetons pourront grace à ce modeste kit de crucifixion, revivre comme s'ils y étaient, la Martyr Pride du Mont des Oliviers.



Ta femme vit macrobiotique, et ne jure que par les oméga3, qu'à cela ne tienne, Casablanca Asylum ne l'oublie pas et te propose :



Ou, si, weightwatcherisée, elle tourne au coupe-faims et autres subsituts alimentaires :



Enfin, pour grand-mère qui sentant la mort venir s'abime en génuflexions du soir au matin sous le regard agonisant de son Christ en porcelaine :



Et par pitié, le soir du reveillon, hola après la troisième bouteille de gros rouge, sans quoi la messe de minuit...