mercredi, octobre 25, 2006

LOLA RASTAQUOUERE.




Le lecteur européen perché haut sur ses préjugés pourrait croire que, vivant au Maroc, on sort du champ des apparences et des phénomènes de mode comme ceux qu'on peut quotidiennement contempler sur la scène du grand théâtre du nord. Que néni, bistouri. Pas du tout, roudoudou. Si la modernité était musique l'Europe ressemblerait de plus en plus à une marche militaire et le Maroc à une symphonie de Monteverdi. Nous l'avons déjà vu précédemment, le Maroc est la version baroque de l'occident, la version technicolorisée, tridimentionnalisée, amphétaminisée du sociodrame européen, un opéra bouffe débraillé, bruyant, gargouilleux. C'est l'odyssée de l'excès, et dans les métropoles, comme ici à Casablanca, on peut à loisir observer l'homme surjouant son rôle de mâle dominant, et la femme de son côté surinterprétant de plus belle, campant sur son strapontin, french manucure, jeans-taille basse, brushing et balaillage, gemey, rouge, the devil wears Prada... c'est quoi ça d'ailleurs? un manuel de sciences sociales wahhabite?
Dans les 2500 ans de vie qui nous ont été accordé, à moi et mes sursinges collaborateurs ici à Casablancasylum, et qui d'ailleurs touchent à leur fin, dans ces 2500 ans de vie disions nous, nous avons eu l'occasion de dormir sous une multitude cieux et d'y fréquenter un nombre assez plantureux de femmes. Nous connaissions la femme française, ses glouglous de névrose, ses désirs de respectabilité et tout son fatras d’obsessions, l'américaine, à peu près tout aussi névrosée, avec ses fantasmes de barbie et sa vulgarité rose bonbon. Sans oublier l’anglaise, voluptueuse à tendance alcoolique, aussi imprédictible que la météorologie de son île. Mais comment imaginer ce qui nous attendait ici ? La femme marocaine. Et là, à la simple évocation de ses mots, notre main se fixe tétanisée par le déluge d’images et de parfums qui s’abat sur tout notre champ de conscience. La femme marocaine, la femme arabe ode à la vie, poème épique, allegretto roucoulant chantant la chair et l’amour. Comme on est loin du césarisme de la minceur version parisienne, et de ses exigences anguleuses. Oui, on a pas peur de le dire, la française a la fesse triste, la parisienne se dessèche, corps et âme. On pense même ici à monter une cellule de soutien au remplumage de la française. JOIN NOW! and get a free bonus t-shirt on www.feedthechicks.com
Et l'homme dans tout ça, le casablancais, qu'on connait bien ici... bah on lui dédiera une tribune entière et méritée, un de ces jours.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Plutôt bien vu Antiphon! Parole de néo-casablancais.

Et indépendamment des critères physiques que tu décrits, reconnaissons à la shéhérazade du Maroc moderne une certaine propension à flatter notre vieil instinct macho (le mot est lâché, tan pis).
Celui-la même qui n'est pas insensible aux douces attentions ou autres signes bienveillants de sa belle et qui le conforte dans son rôle de mâle prétendument dominant…

Antiphon a dit…

macho ergo sum, ouais et chez nous, le machisme on l'envisage de plus en plus comme un vrai programme politique, la preuve sur notre prochain post...