vendredi, octobre 27, 2006

SKETCHES OF CASABLANCA V.1.0














And now, back to Casablanca.
Casablanca c'est, il y a un peu plus de cent ans, un port de pêche de quelques centaines d'âmes bercées par le kif et le mouvements des vagues.
"Et aujourd'hui?" hurlez vous, trépignant jeunes modernes?
Trajectoire classique de la mégapole africaine : expansion... extension. Casablanca écume, centrifugeuse fiévreuse aux artères enfumées et bordés de murs blancs. Vue des toits : paysage parabolique sous ciel bleu. Vue du sol : surchauffée suvoltée hypertélique et chaotique, et dans le même temps oisive hypnotique, onctueuse et quasi-narcotique.


















Au milieu de la longue bande urbaine qui s'étire le long de l'Atlantique, le centre moderne de la ville, franchises européennes, cafés lounge, bar à sushis, épiceries fines il est fou afflelou, et Lacoste pour ses messieurs qui parlent millions à la terrasse des cafés, des filles des femmes toutes les femmes de l'univers, en tailleur droit ou en djellaba afghanne (rares et souvent regardées de travers) ou simplement couvertes d'un léger voile ou encore cheveux lachés jupe courte et longues bottes de cuir. Tout ça traversés par de longs boulevards bordés de palmiers hiératiques et de hautes façades vitrées au fil desquels les voitures européennes derniers modèles zigzaguent pilent se klaxonnent évitent les piétons qui partout traversent insouciants et croisent parfois sur leur chemin un viel homme courbé sur une cariole tirée par un âne.
















Autour, les quartiers nids de poules, souks improvisés, habitat somnolent, marchés populaires et leurs échoppes colorées d'épices, de conserves, savon noir, alignées au voisinnage des poulaillers, herboriste brandant ses dépouilles de porcs-épics, écorces coquilles d'oursins et mystérieuses plantes poussièreuses.
Quelquepart, Quartier est, Sidi Moumen. Laboratoire aux kamikazes (le quartier d'où venaient les gosses qui se sont faits exploser le 16 Mai 2004à Casa). Du haut d’un pont qui enjambe la balafre béante du périphérique frontière entre le Casablanca nanti et les favelas version locale, le panorama est sans équivoque. Un océan de baraques et de constructions anarchiques. Au centre la place dite de la poste et son spectacle déroutant. Du fou qui exhibe sa teub au dealer exposant sa boule de haschich, en passant par le « docteur » qui écoule à la criée ses anti-dépresseurs de contrebande. Là un barbu en guenilles afghanes presse le pas pour aller rejoindre d’autres fidèles dans l’unes des mosquées clandestines faite d’un bric-à-brac de taules et surmontées de mégaphones de foire. Il fait mine de ne pas voir la prostituée fardée qui ondule dans son sillage et presse le pas.

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