dimanche, septembre 10, 2006

DEMOCRATIE 2.0 : On prend les mêmes et on recommence.











J'entends ici et là des bons esprits s'enthousiasmer sur les métamorphoses politiques et sociales consécutives au développement du net. Et de produire de pimpants slogans marketing, du type “Démocratie 2.0“, “Net politique“ ou autres “iDémocratie, Pourquoi les prochaines élections se joueront sur Internet“ qui prophétisent, avec un optimisme admirable, que le net va influencer, que dis-je, révolutionner le jeu politique.
Le net va influencer le jeu politique ? A lui tout seul ? La belle affaire ! Plus que les grands enjeux économiques, démographiques ou environnementaux, plus que les pesanteurs nationales, locales, sociales, intellectuelles ou autres ?
A écouter les sectateurs du net, on peine à croire que le monde ait pu exister avant Yahoo !, Google et consorts. Le livre ? Un ectoplasme. La radio ? Connaît pas. La télé ? De la merde ! La presse écrite ? Des vendus. Heureusement, le net apparut, les blogs naquirent, AgoraVox survint et la lumière fut.
La réalité est autre. Ce qui compte n'est pas d'où l'on parle, quel tuyau l’on utilise, sans doute pas même qui parle, mais ce qui se dit.
Et, pour le coup, on a du mal à percevoir la nouveauté de ce qui se dit sur le net. On y retrouve, avec des talents divers, tout ce qui fait le fond de pensée, d’opinions, pré-existant. Quels concepts, quelles idées, quelles solutions politiques originales a produit “le net“ jusqu'ici ? A-t-il inventé le capitalisme ? Le socialisme ? La mondialisation ? L’écologie ? Non, bien sûr.
Prenez les figures les plus en vue de la blogosphère, "Loic le Leurre", ses posts sous prozac, sa soumission au système dominant, ses courbettes de beni oui-oui devant le Sako-Circus, sa mégalomanie et ses théories fumeuses sur le "fractionné". Qu'apporte-t-il de nouveau au débat? Pas grand chose en fin de compte juste du bruit en plus dans une ruche déjà par trop bourdonnante.
Et c’est simplement normal car la nature première d’une technologie de communication n’est pas de créer du sens, mais d’en véhiculer.
Alors on me dira, tu ne vas pas assez en profondeur, tu ne peux pas te targuer de connaitre tout le contenu de la blogosphère... Il n'empêche. Et si j'en juge au taux de fréquentations et à la popularité des blogs, les plus lus restent toujours les moins iconoclastes, les moins "rentre-dedans" et les plus assermentés au discours dominant.

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