jeudi, février 15, 2007

IN VINO VERITAS



"Le bouquet du vin est, ô combien, plus friand, riant, priant, plus céleste et délicieux que celui de l'huile! Et si l'on dit de moi que j'ai dépensé plus en vin qu'en huile, j'en tirerai gloire au même titre que Démosthène, quand on disait de lui qu'il dépensait plus pour l'huile que pour le vin. Ce n'est pour moi qu'honneur et gloire, que d'avoir une solide réputation de bon vivant et de joyeux compagnon; à ce titre, je suis le bienvenu dans toutes bonnes sociétés de Pantagruélistes. Un esprit chagrin fit à Démosthène ce reproche que ses Discours avaient la même odeur que la serpière d'un marchand d'huile repoussant de saleté."
Gargantua - Prologue.

Quand on vous dit que l'esprit du temps empeste la moraline, la préservation, l'économie libidinale et la vie saine!

Prenez nos élus. Autrefois, on les trouvait crachant joyeusement gauloises sur gauloises sur des plateaux télés embrumés comme des tableaux de Turner, leurs alvéoles goudronnées comme le tarmac d'Heathrow, s'amourachant de grands crus et de plats en sauce.


Et on repense à Chirac, ses deux baguettes par jours, ses 1664 en pagaille, un côté noceur qui nous déplaisait pas à nous au Casablancasylum. Et Churchill :


"Le secret de ma vitalité ? Je n'ai dans le sang que des globules rouges : l'alcool a tué depuis belle lurette tous mes globules blancs..."
ou encore
"Après la guerre, deux choix s'offraient à moi : finir ma vie comme député, ou la finir comme alcoolique. Je remercie Dieu d'avoir si bien guidé mon choix : je ne suis plus député !"

Aujourd’hui, nos présidentiables avancent le teint pâle, la langue ridiculement rose, tristement maigres et austères. Prenez par exemple Nicolas Le Sarkome. On sentait déjà chez lui le régime, la culture du "Mens sana in corpore sano". Le genre de type qui se surveille et ne se laisse pas aller. Inquiétant quoi. On sait depuis l’émission « Chez FOG » sur France 5 qu’il n’aime pas le vin. A la question : « Quel est votre vin préféré ? », il a répondu : « Je ne bois pas. »
Dans ma famille, on m’a toujours dit de me méfier des gens qui ne boivent que de l’eau et je garde encore le souvenir de ce vieil oncle ludion savamment imbibé qui ne se lassait jamais de nous répéter "quoi?! moi? boire de l'eau... pour me retrouver avec des tétards dans l'estomac!".


Sarkozy, c’est pire. Pendant ses repas, il prend du Coca-Cola. On comprend mieux son côté atlantiste. Ce qui nous rappelle au souvenir de Baudelaire : "Un homme qui ne boit que de l'eau a un secret à cacher à ses semblables."

Bertrand Delanoë avait déjà bradé, en octobre dernier, 5000 bouteilles de premiers crus classés de la cave de l'Hôtel de Ville de Paris pour parer à une inondation de la Seine, avait-il expliqué. Est-ce que Sarkozy en fera de même avec la cave du palais de l’Elysée s’il est élu en mai Président de la République ?

Le pire reste à venir...

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