mardi, février 13, 2007

IGNOBILE VULGUS, SINE NOMINE VULGUS

Alors qu'on relisait hier "La vie des douze Césars" de Suetone, et qu'on rêvait de ces siècles calcinés, engloutis sous le poids de leur grandeur .... on tombe au réveil sur une photo parfaitement en phase avec notre humeur matinale et on rebondit sur un texte de Desproges.



"Un ami royaliste me faisait récemment remarquer que la démocratie était la pire des dictatures parce qu'elle est la dictature exercée par le plus grand nombre sur la minorité.
Réfléchissez une seconde : ce n'est pas idiot.
Pensez-y avant de reprendre inconsidérément la Bastille.
Vous me direz que celà ne justifie pas qu'on aille dépoussiérer les bâtards d'Orléans ou ramasser les débris de Bourbon pour les poser sur le trône de France avec la couronne au front, le sceptre à la main et la plume où vous voulez, je ne sais pas faire les bouquets.
Parce que c'est ça aussi la démocratie.
C'est la victoire de Belmondo sur Fellini.
C'est l'obligation, pour ceux qui n'aime pas ça, de subir à longueur d'antenne le football et les embrassades poilues de ces cro-magnons décérébrés.
La démocratie, c'est quand Lubitsch, Mozart, René Char, Reiser ou les batailleurs de chez Polac, ou n'importe quoi d'autre qu'on puisse soupçonner d'intelligence, sont reportés à la minuit pour que la majorité puisse s'émerveiller dès 20 heures 30, en rotant son fromage du soir, sur le spectacle irréel d'un béat trentenaire figé dans un sourire définitif de figue éclatée, et offrant des automobiles clé en main à des pauvresses arthritiques sans défense et dépourvues de permi de conduire."
P. Desproges

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