mardi, août 07, 2007

PROMENONS NOUS DANS LES BOIS...


Nouveau scandale à la censure, cris d'orfraie et piépements affolés sur les blogs du bled. On a une fois encore censuré Nichane et son équivalent français Tel Quel. La démocratie est bafouée, balafrée! Cri d'orfraie. Il faut dire "non", refuser, empoigner de nos deux mains les tridents mythologiques et harponner la pieuvre totalitaire, il faut combattre et résister encore, pousser toujours plus loin notre idéal démocratique..... soupir, la rédaction du Casablancasylum pique du nez, zzzzzzz, sommeil.
C'est qu'ici la démocratie, la théocratie, la patatocratie, on s'en balance un peu beaucoup à la folie.
Et donc, l'actu du jour, l'affaire Nichane, insignifiante scénette de notre moderne et humaine comédie, nous permet de rebondir sur une des neuf divines thématiques du Casablancasylum's Spirit : le Waldgäging.
Waldgänging de l'allemand waldgänger ou "celui qui s'en va dans le bois", le recours au forêt.

Ubumachine, pour waldaginguer dans les dunes


Et en parlant de chemin, sur celui qui nous amène du premier mot de ce post à celui ci, on a déjà perdu au moins quatre lecteurs. C'est le problème des expressions à consonances germanique, ça nique le lectorat ça.
On retrouve le mot chez Jünger dans le Traité du Rebelle. La position du Waldgänger est multiple et difficile à encadrer : il s’agit d’avoir la possibilité de sortir mais sans fuir, de se retirer du jeu tout en l’observant, de ne plus jouer, de ne plus y croire (tout en augmentant sa lucidité), de rester sur place mais en démissionnant intérieurement, de se replier. Toutes les gradations existent, de la prise de conscience de l’humour de sa situation à l’exil intérieur complet.
En France, au Maroc, partout sur notre planète mes très chers frères humains, il est (aujourd'hui encore plus qu'au Temps des Promenades d'un rêveur solitaires de Rousseau) impératif de savoir dialoguer avec la mousse et l'écorce.
Cessez de perdre votre temps à hurler au loup, préfèrez plutôt baillez aux corneilles.
Devant l'absurde, toujours tendre vers la périphérie, chercher l'oblique, botter en touche, se tailler vers la marge, toujours préférer la marge mes frères, borderline comme on dit outre-mer.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Et 1-0 pour Casablancasylum! ;-)

SI a dit…

excellentissime :)

SI a dit…

sinon euh comment qu'on dit celui qui marche dans le desert steup ?

Antiphon a dit…

On dit un touriste ou un prophète, on peut aussi dire "faire son Théodore Monod et partir en méharée", and so on and so on...