lundi, janvier 15, 2007

PAYSAGES PARANOIAQUES





















Bouh !!!
Oui lecteur, le monstre respire encore, muselé mais bien vivant.
La raison de ce mutisme? Toute simple. L’Afrique mes frères. Et en Afrique une société de télécommunication vous demande plus de 15 jours pour vous installer une nouvelle ligne téléphonique. Résultat, huit réclamations déposées dans les services concernés et toujours aucune activation au niveau de notre prétendue nouvelle ligne.
Qu’à cela ne tienne, nous publierons désormais via notre connexion au bureau.
Coupé du réseau et de ses distractions, on est donc retourné à nos premiers amours, les livres, et ne resistons pas à vous aiguiller vers un des derniers ouvrages de Vladimir Volkoff, “Petite Histoire de la désinformation” disponible aux Editions du Rocher.
Volkoff y expose les opérations qui, du Cheval de Troie au Villages Potemkine jusqu’à l’ère Internet, permettent de se faire une idée sur les méthodes employées par les désinformateurs.
Dans la broussaille de ses anecdotes notre cervelle se perd. On en retient quand tout d’abord cette citation de Soljenitsyne découvrant le principe de la Pensée Unique si chevillée à notre vieil occident (merde on commence à parler comme Dantec ici):
“Sans qu’aucune censure ne soit appliquée, l’occident sépare scrupuleusement les idées à la mode de celles qui ne e sont pas, et ces dernières, sans être interdites par quiconque, ne peuvent être réellement exprimées ni dans la presse périodique, ni par le livre, ni du haut des chaires universitaires... ce n’est pas par la contrainte directe, comme en orient, mais par la nécessité de complaire aux standards de masse, que les personnalités qui réfléchissent avec le plus d’indépendance sont mises dans l’impossibilité d’apporter leur quote-part à la vie de société. Apparaissent de dangereux traits d’un instinct grégaire qui interdit un développement efficace”. Voilà qui devrait ravir Soral.


Plus loin Volkoff prend pour exemple la version 1977 du Dictionnaire des synonymes. Extrait :
“les mots y sont accompagnés de phrases censées illustrer leur significations... phrases composées par les auteurs pour la circonstance. On comprends que leurs sympathies politiques apparaissent à propos de termes déjà lourds de sens politique comme “noble” ou “socialiste” mais on s’étonne un peu de voir des mots neutres comme long, lourd, maigre raide, servir à instiller dans l’esprit du lecteur une certaine attitude politique”
Parmi la centaine de définitions citées par Volkoff on vous a gardé les plus croustillantes :
“Adhérer : il adhère au parti socialiste”
“Affranchir : il s’est affranchi des valeurs traditionnelles”
“Bâtard : les rois de France ont eu de nombreux bâtards”
“Battre : je dis qu’un père qui bat son enfant n’est pas un bon pédagogue”
“Famine : salaire de famine”
“Lourd : de lourds impôts frappaient les petits revenus”
“Pour : les électeurs se sont prononcer pour le candidat de gauche”
“Pourrir : le gouvrenement a laissé pourrir la situation sociale”
“Race : la race des Capets s’est éteinte” ?
“Satisfaire : le patron a du satisfaire aux revendications de ses ouvrirers”
“Vice : les hautes personnalités du régime vivaient dans le vice”

Question. Un appel aussi systématique à la haine de classe mérite-t-il le nom de désinformation?

Oui répond Volkoff, oui si on y applique la définition suivante : la désinformation est une manipulation de l’opinion publique, à des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés.
Oui il y a bien traitement de ‘linformation, linguisitque en l’occurence.
Oui il y a bien tentative de manipulation de l’opinion (sinon pourquoi cette convergence et cette insistance?
Oui cette tentative poursuit bien un but politique : la lutte des classes.
Oui elle utilise bien des moyens détournés puisqu’elle s’exprime sous la forme d’un dictionnaire et à propos des mots les moins propres à véhiculer un sens politique.Il y a donc un thème : l’appel à la lutte des classes et le refus de l’autorité traditionnelle... et un support : le dictionnaire.
Et l’affaire est ficelée.
Mais le livre ne se résume pas à ces quelques poussées de paranoä comme on les affectionne tant au Casablancasylum. Beaucoup de vieilles archives, affaires tues ou enterrées à la hâte.
Quoi tu réclames encore un extrait, lecteur, mais tu pêches par gourmandise canaille, soit, une fois encore le Casablancasylum contribuera gaiement à ta damnation éternelle.

Et extrait :

“Pendant la deuxième guerre mondiale les britanniques portèrent l’intoxication à un haut degré de perfection, en particulier avec Sefton Delmer et sa “radio noire”.
Delmer était conscient que des nouvelles soigneusement choisies, habillement présentées forment la plus subversive des propagandes. Et il résumait ainsi “l’opération noire” (il appelait ainsi les actions de désinformation) “la plus simple et la plus efficace est de cracher dans la soupe de quelqu’un en criant Heil Hitler”
Delmer émettait en allemeand ou en italien, et , loin de faire de la vulgaire propagande anti-nazi, il s’annonçait par exemple comme une radio allemande émettant de la musique et des bulletins d’information “déstinés à nos camarades de la Wehrmacht”.


Goebbelsavait déclarés qu’il ferait distribuer des vivres aux ouvriers des usines, la radio de Delmer annonça que ces vivres contiendraient du Pervitin pour accroitre leur productivité.
Comme les enfants de familles bombardées de Hambourg étaient évacués vers l’est, Delmer fit courir le buit que des épidémies sévissaient dans les camps où ils seraient reçus, sous la forme de l’annonce suivante : “le docteur Conti, ministre de la santé du Reich, félicite les officiers médicaux des camps d’enfants... pour le dévouement exemplaire avec lequel ils soignèrent l’épidémie de diphtérie qui s’est déclarées parmi les enfants dont il a la charge. Il exprime son espoir de les voir triompher de la pénurie tragique de médicaments et de pouvoir ainsi réduire le taux de mortalité à une moyenne de soixante morts par semaine...
...Il mit au point une étiquette avec des instructions sur la manière de saboter un sous-marin. Ces étiquettes furent collées par les résistants norvégiens sur des osu-marins allemands. “Le but de l’opération était moins d’inciter les équipages au sabotage qu’à inquièter les services de renseignement allemands”
... Il publia un magazine d’astrologie intitulé Zénith qui contenait des horoscopes malveillants pour les principaux chefs du Reich et fit passer dans la presse allemandes (grâces à des complicités polonaises, des articles apparemment patriotiques où avait été glissée une phrase pessimiste. Par exemple, l’un deux célébrait le cinquantième anniversaire de l’amiral Dönitz en termes parfaitement respectueux. Il précisait cependant que “en raison de la perte d’une trentaine de sous-marins par mois en moyenne, l’amiral (avait) perdu un peu de son entrain et de sa fraîcheur juvéniles”.
... Un véritable duel opposa Delmer à Goebbels. Cela à propos des tickets de rationnement allemands. Delmer en avait fait imprimer de faux dont la RAF inondait l’Allemagne par parachutage. Les allemands s’aperçurent du stratagème et les imprimeurs changèrent de modèle de ticket. Les britanniques les copièrent à la perfection. Alors pour prouver que les faux anglais étaient maladroits et faciles à détecter et “propre à mettre ceux qui les utilisaient en prison”, Goebbels fit faire de faux faux de manière si grossière que la supercherie fût aussitôt visible.”

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Hey, good to see you on line brother...