jeudi, août 24, 2006

UNE AIGUILLE DANS UNE BOTTE DE KIF



Si je faisais dans la gestion de la chose publique je demanderais à avoir mon propre ministère : Le Ministère Pour l'Elimination du Samsar au Maroc. J'aurais alors carte blanche pour édifier tout un ensemble de bûchers sur lesquels je regarderais se tortiller chacun de ces tristes personnages. L'informel a souvent du bon ici mais pour certains secteurs on ne renâclerait pas à gagner en structure. Il en va ainsi du domaine de l'immobilier, véritable étale à chiffons, monde vacillant comme un bateau ivre où le hasard est élevé au rang de grand consul.
Exit internet. Rien sur ce média pour trouver un truc à louer à Casa. Enfin je grossis le trait, facheuse habitude. Non je reconnais qu'on y trouve deux trois site d'agences immobilières peu scrupuleuses, qui, la bouche en coeur, vous propose des apparts de 100m2 à 8000 dh le mois. Certes, on leur reconnaitra une volonté de soigner le design de leur site mais par pitié passez un peu moins de temps sur le graphisme et un peu plus pour la recherche de "produits" originaux et bien négociés à proposer à votre clientèle.
Retour sur le terrain donc. Passé la journée à crapahuter quadriller et épuiser chacunes des rues de Casa à la recherche d'un étage de villa. Rien, des clous. Il y a encore 3 ans les samsars de quartiers avaient leur forme d'efficacité, on les faisait grimper à nos côtés et on s'en allait joyeusement visiter 5 à 10 villas dans l'après-midi, aujourd'hui on les retrouvent tout fiers de vous avoir montré UNE villa, vous abandonnant noyé sous l'écume de leurs promesses de vous rappeller très prochainement.
Alors quoi la demande aurait dépassé l'offre, non mais qui veut nous faire avaler ça, là ici, au milieu de ce chantier à ciel ouvert qu'est Casa. Non ça colle pas.
Autre hypothèse : l'apparition d'une nouvelle immigration.
On a beaucoup parlé cette année de l'arrivée massive des chinois, le Péril Jaune à nos portes et toute la purée de l'imagination de la rue : des chinois par milliers, des éléphants d'Inde, le SRAS, les réseaux de la prostitution asiatique, l'empire du milieu et ses vices, mais la rue avait encore une fois survitaminé l'information. Ils ne seraient en fin de compte pas beaucoup plus que quelques 500 au Maroc. Reste les autres, majoritairement on imagine des français lassés du sarko-circus, de leur studio à 900 euros mois, et de la tronche de noyé de leur concierge et autres humains satellitaires. Prenez un site comme celui de La Maison des Fromages à l'Etranger, chaque semaine on peut y lire quantité de promesses de départ, d'interrogations quant à la vie au Maroc, jeunes dîplomés à tendances suicidaires et retraités à la recherche de vagues ronflantes tenant tout de même le haut du pavé. Et ce n'est qu'un site parmi tant d'autres.
Bref, tout celà ne change rien à notre problème, les petites villas à louer se rarifient (parfois l'impression de parler comme un vieux colon) et personne ne semble vouloir profiter de cette niche à occuper, mais... j'y pense... je pourrais me faire samsar, ça marcherait peut-être...

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