vendredi, août 25, 2006




DESIGN SONORE

"La méchanceté est l'esprit de la critique, et la critique est à l'origine du progrès et des lumières de la civilisation."
Thomas Mann

Mon moral flirtant toujours avec les sous-sols c'est avec tous les regrets de circonstances que je vous annonce qu'aujourd'hui encore ce blog versera dans le polically-incorrect et la critique tous azimuts. La grande faiblesse du monde arabe n'est-elle pas justement cette farouche incapacité à l'auto-critique. Prenez mon associé marocain, en retard à 80% de ses rendez-vous, aucune structure dans son travail, aucun respect de la parole donnée, mais c'est jamais sa faute, évidemment, y'a toujours quelquechose entre lui et la racine du problème, c'est sûr, comment pourrait-il en être autrement? Comment, lui, pourrait commettre et encore mieux admettre la moindre erreur. C'est tout simplement inenvisageable à ses yeux.
Mais je ne suis pas là pour vous entretenir de mes frasques professionnelles... pourtant y'aurait matière...

Non je voulais juste aborder un point qui me touche personnellement car j'ai toujours été très sensible à mon environnement sonore et plus particulièrement à la musique. Quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi, en 2006, à Casablanca, nous sommes toujours contraint à vivre avec Hotel California comme BO de nos après-midi? Pourquoi les cafés, que l'on fréquente pourtant encore plus assidument que les mosquées, n'ont-ils toujours pas investi dans leur design sonore. Et je ne parle même pas des boites ou bars lounge qui distillent encore des remix du buddha bar et autres antiquités électroniques.
Sans tomber dans un élitisme à la Ivan Smagghe (ancien chroniqueur de Radio Nova - Paris) ni un le minimalisme berlinois qui ressusciterait Kraftwerk, on pourrait imaginer un Casablanca happy et musicalement bariolé.
Faudrait-il voir encore une fois la Théorie du Baroque à l'oeuvre à Casa? (voir article La vierge et la putain) Les marocains, ne souhaiteraient alors entendre qu'un son européen surjoué, théâtralisé et amplifié comme un tube de Benni Benassi. Là encore on ne rechercherait pas l'excellence ou la distinction mais plutôt le simulacre, le trompe l'oeil, la majoration, la vague copie.

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