jeudi, avril 19, 2007

BY THE WAY




A relire Voltaire, on se demande vraiment comment l'imposture du "voltairianisme", ce masque de tolérance sirupeuse, a pu être plaquée bourgeoisement sur le visage de ce géant lucide. Voltaire optimiste? Quelle erreur! Pessimiste ou nihiliste? Pas d'avantage. Alors quoi. La vérité est qu'on ne le lit plus assez. C'est vrai qu'un bon roman de Marc Levi c'est tellement divertissant.
Au Casablancasylum on se refuse encore à envisager la lecture comme un divertissement. Un empoisonnement oui, via Baudelaire, Thomas de Quincey, Will Self, Leary, ou encore Cesare Pavese et son vénéneux Métier de Vivre. Un dispositif de sabotage du programme de la langue officielle, langue qui se doit d'être morte, medium mou tourné grand instrument de la communication économique, oui encore, cette fois suivre les lignes de Céline, certains livres de Burroughs, Khair Eddine...
Voltaire, "ce grand seigneur de l'intelligence" comme l'appelait Nietzsche, c'est une langue sans cesse en acte par-dessus elle même, lancée dans une guerre perpétuelle contre les doctrinaires de l'histoire, de la science ou de l'existence. Et plutôt donc que de "défendre" la langue française ou c'q'il en rest... mieux vaudrait propager Voltaire, décréter urbi et orbi sa lecture systématique. On y retrouverait par exemple ceci :
"ils se sont faits dévots de peur de n'être rien"
"La vie n'est que de l'ennui ou de la crème fouettée"
"J'ai vu qu'il n'y avait rien a gagner à être modéré, et que c'est une duperie. Il fait faire la guerre et mourir noblement sur un tas de bigots immolés à mes pieds."

1 commentaire:

Lato sensu a dit…

Ainsi va le monde! voltarisons nous!