lundi, juillet 02, 2007
L'ETAT SAUVAGE
Avec le temps on perd goût à la lecture des romans, trop prévisibles, trop sages, trop doloristes ou nombrilistes, à finir pendu, noyé... Et puis vous le savez, lecteurs, ici c'est l'Afrique, la disette, des librairies fantômes s'astiquant sur le dernier Tahar Benjelloun, ultime déchet d'une littérature pour européens en mal de clichés et d'exotisme truqué.
Et pourtant, samedi dernier, en plein Casablanca, sur une pile de vieux livres bradés on tombe sur un titre qui nous arrête net : L'Etat Sauvage...
En bons occidentaux joyeusement décivilisés, les rédacteurs du Casablancasylum vibrillonnent, s'approchent de l'objet de papier, parcourent le résumé au dos de l'ouvrage, apprennent au passage que son auteur, Georges Conchon, en tira un prix Goncourt, vendu! (non pas pour le prix Goncourt, merde tu nous prend pour des lectrices du Figaro Magazine ou quoi?)
Parabole féroce sur la décolonisation, L'Etat Sauvage retrace le parcours d'Avit, fonctionnaire à l'Unesco débarqué la fleur au fusil dans un Etat africain en pleine effervescence. Il retrouve Laurence, son épouse, qui l'a autrefois quitté pour un certain Gravenoire, trafiquant à la petite semaine, et qui vit désormais avec Patrice Doumbé, ministre intègre d'un jeune gouvernement qui l'est beaucoup moins. Sous l'oeil désabusé des anciens colonialistes, le roman tourne vite au vaudeville fermenté, enfermant les protagonistes dans un climat de haine qu'attisera une population enflammée contre la putain blanche et le ministre noir.
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