dimanche, mars 04, 2007

LA TRACE DE LA MEDUSE





Faudrait pas croire que le soleil soit le meilleur des désinfectants, parfois le mal refait surface et le calmar qui nous tient lieu de cervelle inonde notre rétine de son encre noire, c'est Paris qui nous revient, son angoisse qui nous coule par les muscles, notre living-room obscurci par des nuages de mouches à hantise, o Paris, foires aux nausées, centrifugeuse à tuberculeux, pays des âmes mortes, noyées, terre arctique, amoniaquée pour souffreteux et glorieux.

Ici, quand Paris nous réapparait, c'est toujours accompagné d'une pensée pour les racailles, et peu importe leurs origines à ces sauvages, c'est pas le propos, on pense à la racaille et on la glorifie même, car c'est d'elle que viendra le sursaut salvateur, l'onde atomique qui précédera l'été de la résurrection nucléaire de ma vieille France.

Qui d'autres que les racailles pour initier une bonne guerre civile? La classe politique? Sans commentaire... La jeunesse bourgeoise ou même middle-class, escargots farcis de la perplexité admirative, guimauve abrutie par le conditionnement au spectacle, à la play-station et à Meetic? Les classes ouvrières, les employés de bureaux domestiqués, trop occupés à balayer devant leurs petites portes, à sécuriser leurs maigres acquis, perdu comme des vierges dans la contemplation de leur nombril? Non plus...

La France n'a pas tant besoin d'ordre que de désordre, le pays ne renaîtra que par le chaos, tabula rasa et exit les cracheurs d'espoir pour mangeurs de soupes, leurs hystéries de gorges, paroles de rhumes, emberlificoteurs de foules...
Et pourtant la racaille est encore fébrile... depuis le temps que ses rappeurs portes voix, l'exhorte à foutre le feu. C'est pourquoi la pieuvre cérébrale qui préside la chair muraille de notre être exilé en arrive parfois à nous faire espérer une intronisation royale et tambourinante d'el nino Nicolas et de son Sarko-Circus, élément instable de la chimie nationale qui par sa seule accession au pouvoir devrait rapidement amener notre chère caillera à l'émeute généralisée. Emeute dont pourrait profiter d'autres fractions libertaires ou platement révolutionnaires... mais on se prend déjà à rêver ici au Casablancasylum... opium nécessaire, sinon comment envisager un jour notre retour dans cette patrie tournée vinaigre?

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