mercredi, octobre 25, 2006

LECON DE POST-HISTOIRE - PART II

ZOOROPA




Tombé ce matin sur un article dans Philosophie Magazine de ce mois sur Olivier Razac, jeune loup de la philosophie féroce à qui on doit déjà un livre sur l'Histoire Politique du Barbelé et qui publie aujourd'hui L'écran et le Zoo, Spectacle et domestication, des expositions coloniales à Loft Story.

Mise en bouche :

"Le problème posé par la télé-réalité n'est pas essentiellement esthétique ou moral, il est éthique. La télé-réalité n'est pas un simple effet de mode. Elle est un dispositif de contrôle social voué à s'installer. Un ensemble de programmes au fonctionnement et aux effets semblables. Il ne faut donc pas se laisser aveugler par les émissions les plus controversées et voyantes. Ce modèle technologique est aussi bien partagé par des reportages, des talk-shows ou des émissions de variété. Disons, le brutalement, la télé-réalité fonctionne comme un zoo. Cela ne signifie pas que l'on y traite les gens comme des animaux. Il ne s'agit pas de provoquer une indignation humaniste mais de faire une simple comparaison fonctionnelle. On y montre des spécimens, c'est-à-dire des échantillons qui représentent des espèces.
Un tigre au zoo de Vincennes évoque le tigre en général. Il en est de même du délinquant filmé dans un commissariat, de l'obèse témoignant de son état ou du «lofter» typé (bourgeois, maghrébin, homosexuel). Et on montre aussi ces spécimens dans un environnement censé permettre une expression spontanée. Dans un bon zoo, les animaux vivent dans un décor qui ressemble à leur habitat. Les différents «lofts» sot de ce type. Mais le mieux est encore de filmer les «vraies gens» dans leur milieu naturel, des «jeunes des cités» aux pieds des cités. C'est un gage de véridicité assez proche du safari."

En somme, la télé-réalité n'est jamais que la forme la plus récente d’un dispositif qui place la surveillance au cœur de la vie sociale. "L’analogie entre la télé-réalité et le zoo n’est pas liée au fait que l’on traite les acteurs anonymes comme des animaux. Il réside dans la puissance du spectacle de la réalité de fabriquer des spécimens, d’en faire la promotion et ainsi d’en assurer la production".
Ou l’on comprend que la domestication concerne aussi bien ceux qui s’exposent que ceux qui les regardent.

Dispo dans toute les bonnes librairies

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Et aux USA,maintenant,pour les series TV,on recrute comme acteurs des membres de gang pour cela fasse plus vrai .Et ils bossent meme avec les scenaristes pour que les situations et les dialogues collent à la realité.

Antiphon a dit…

abdé, excellent, ça fait plaisir de te voir ici. marhaba.

Antiphon a dit…

quel honneur, mon multiplicateur de pains dans la trombine des bonnes consciences, là, dans nos murs! A notre tour de diffuser sa bonne parole : http://culturalgangbang.blogspot.com/

and long life to you dear.

René Jacko a dit…

Olivier Razac accoudé à une table de bistrot... Belle photo!

Razac, Cusset... Les enfants de Foucault sont de retour.

Antiphon a dit…

Jesus Marie Josephine!! c'est tout le gang bang qui débarque, ah si on avait la moindre notion en informatique on vous collerait bien un lien dans notre Casazylum, on va essayer de travailler ça.
Cusset on connaissait pas, merci pour l'info, des comme ça tu m'en balance autant que tu veux, parce qu'ici on se fossilise...

René Jacko a dit…

J'ai fait un billet sur son ouvrage très critique envers les eighties!

http://culturalgangbang.blogspot.com/2006/10/nos-annes-sauvages.html

Antiphon a dit…

ah oui... pourquoi il aime pas Duran-Duran et Kajagoogoo?